Allumer la flamme
Quentin Condo
14 Décembre 2010
Gesgapegiag
« Nous allons faire beaucoup de projets comme celui-là. »
Quentin Condo, Mi'qmaq
Coup double ! La mise en place du village culturel Mi’gmaq à Gesgapegiag permet de jumeler la sauvegarde de savoir-faire traditionnels au développement d’une expérience touristique authentique. Avec l’aide d’aînés et d’experts, des jeunes de la communauté fabriquent de leurs mains les outils et plusieurs objets qui seront présentés sur le site. Certains d’entre eux, comme le canot ou le wigwam, pourraient être proposés en location aux visiteurs. Un projet de revitalisation et de rayonnement du patrimoine doublement stimulant !
Transcription
Plan moyen. À l’intérieur d’une très grande tente. Quentin Condo porte une tuque et un survêtement noir. Derrière lui, il y a des peaux d’animaux qui sont tendues à l’aide de planches de bois et de cordes.
Alors, c’est l’un des projets en cours dans la communauté. C’est l’un des programmes culturels qui seront liés au village autochtone que nous sommes en train de mettre sur pied.
La caméra se déplace vers la gauche. Quatre personnes travaillent une peau. Retour à Quentin Condo.
Donc, nous avons, euh, huit individus de notre communauté qui apprennent de, euh, René Martin comment étirer les peaux, les écharner et enlever la fourrure. Et, euh, le produit final sera du cuir brut. Donc, ce cuir brut, on peut le découper, vous savez, pour faire des raquettes, tisser une raquette entière. Ce sera abordé dans un autre cours par la suite.
Et, euh, nous pouvons aussi utiliser les peaux pour fabriquer des tambours et d’autres choses du genre, alors… C’est l’un des programmes qui seront reliés à d’autres programmes plus tard. Alors, j’espère que, d’ici le printemps, nous pourrons avoir un autre cours pour montrer à faire des raquettes et, ensuite, un autre pour faire les tambours.
Donc, euh, c’est une façon de s’assurer que nos pratiques ne sont pas perdues, alors.... C’est une façon de s’intégrer dans l’économie contemporaine. Les gens doivent travailler. Ils ont besoin d’un moyen de mettre de la nourriture sur la table. Et c’est une façon de préserver notre patrimoine en même temps. Donc, c’est un bon équilibre. Ça marche très bien. Et, euh, nous avons beaucoup de ces projets qui sont en cours.
La caméra continue de se déplacer vers la droite. Elle suit Quentin Condo qui dévoile un canot d’écorce de bouleau placé sur des bacs de recyclage.
Euh… On peut voir par ici un canot d’écorce de bouleau qui a été construit, euh, dans l’un de nos cours. Cela a été rendu possible grâce à Patrimoine canadien. Nous avons travaillé avec ce ministère pour rendre ce projet possible. Et c’est une autre chose qui va se rattacher au village que nous sommes en train de mettre sur pied, une attraction touristique. Parce que ces canots d’écorce de bouleau vont aussi être disponibles pour, euh, la location, pour les individus, pour les touristes qui viennent et arrivent de l’extérieur. Ils pourront louer les wigwams que nous construisons, qui seront aussi recouverts d’écorce de bouleau.
Et, euh, de cette façon, ça leur donne une chance de ne pas simplement aller voir des œuvres d’art issues de notre culture posées sur une tablette. Euh… Ils vont l’apprécier. Ils vont pouvoir en faire l’expérience en partant dans un canot d’écorce fait par, euh, des gens de la nation mi’gmaq.
Trois hommes étirent une peau sur un cadre en bois posé à plat sur le sol.
Vous faites ainsi l’expérience de la culture, plus que si vous la regardez simplement sur des photos, en lisant à son sujet, en la voyant sur une tablette. Cela permet aux individus d’aller sur le terrain, de faire partie de la culture, de l’expérimenter et de mieux comprendre qui nous sommes.
Donc, ça marche plutôt bien. Et, euh, nous allons faire beaucoup d’autres projets comme celui-ci. Au printemps, nous avons aussi l’intention de réintroduire un art qui a été perdu dans la communauté, soit la fabrication des paniers d’écorce de bouleau avec de la broderie de piquants de porc-épic. Ce sera vraiment, euh, très bien. Et les gens qui travaillent sur les programmes, je pense qu’ils les apprécient beaucoup et qu’ils font un travail fantastique. Alors, c’est vraiment agréable à voir. Et c’est, euh, c’est un long processus, mais nous grimpons la colline rapidement. Alors, ça s’en vient. Ça s’assemble plutôt bien.
Le pouvoir des pow-wow
Jean-Marc Niquay. Martine Mowatt. Fred Kistabish. Derek Barnaby. Les participants des pow-wow de Kahnawake. Cacouna et Wemotaci
1 Septembre 2012
Kahnawake, Cacouna et Wemotaci
Se rassembler, toutes générations unies. Accueillir, célébrer, savourer. Porter son régalia finement ouvragé, danser en cercle, chanter. Participer aux compétitions, attendre les résultats avec fébrilité… La culture est vivante, ses racines profondes. Le cœur de la nation bat. On l’entend à des milles à la ronde. C’est le son du powwow.
Transcription
Vidéo montrant des images de pow-pow au Québec avec la voix de Jean-Marc Niquay et des citations de Martine Mowatt, Fred Kistabish et Derek Barnaby.
Sur fond noir, le titre : Nos powwow. L’entièreté de la trame sonore de la vidéo laisse entendre des chants sur le battement du tambour.
Plusieurs tentes sont alignées. Sous celle du centre, une femme arrange la coiffure d’une autre. Un intertitre indique Pow-wow, Kahnawake.
Une jeune fille, habillée pour le powwow, regarde son cellulaire, assise sur une chaise.
Plusieurs hommes placés en rang portent des drapeaux.
Des femmes habillées de leurs régalias dansent sur un terrain gazonné.
Jean-Marc Niquay, Atikamek Nehirowisiw
Les powwow, c’est pas un spectacle, c’est un événement spirituel. C’est un événement où, euh… où les gens chantent et dansent pour remercier le Créateur.
Sous une tente, six hommes sont assis autour d’un grand tambour et frappent sur ce dernier. Trois autres hommes sont debout et les regardent.
Un homme s’occupe d’un feu pour la cuisson d’aliments sous l’œil curieux de plusieurs spectateurs. Un intertitre indique : Pow-wow, Cacouna.
Une femme en costume traditionnel danse dos à la caméra. Les propos de Martine Mowatt, Anishinabe (Algonquine), apparaissent à l’écran.
Martine Mowatt
Dans ces powwow-là, tu peux aller chercher la guérison. J’ai commencé à 16 ans, tranquillement. Dans ce temps-là, j’étais comme perdue, aussi.
Gros plan sur les pieds de la femme qui danse.
Martine Mowatt
C’est important pour mon identité et pour me retrouver. Il y a beaucoup de monde, plusieurs nations : les Algonquins, les Cris, les Atikamekw.
Différents kiosques d’artisanat sont alignés sous des tentes et accueillent des visiteurs.
Un homme danse avec des plumes dans les mains.
Sous le regard des spectateurs assis dans des estrades, des danseurs s’exécutent en costume traditionnel.
Plan rapproché d’un enfant qui danse.
Une fille danse avec un châle, les bras ouverts, faisant en sorte que son costume évoque des ailes.
Au milieu de plusieurs danseurs, une femme en costume traditionnel accompagne une personne à mobilité réduite sur l’aire de danse.
Assis en cercle, neuf hommes frappent sur un tambour.
Surplombé d’une colline verdoyante, un terrain gazonné bordé par des estrades couvertes accueille de nombreux danseurs. Le commentaire de Fred Kistabish, Anishinabe (Algonquin) apparaît à l’écran.
Fred Kistabish
Tous ceux que tu vois souvent dans les powwow, dans des activités traditionnellement autochtones, ceux qui dansent, ceux qui jouent du tambour, ce sont tous des gens qui ont un mode de vie de sobriété.
Sur un terrain gazonné, deux personnes en costume traditionnel frappent sur un tambour. Des spectateurs prennent des photos.
Des canots et des canotiers sont alignés sur la rue, à une intersection, pour le départ d’une course. Autour, des gens observent la scène.
Au milieu d’une rivière, la course de canots en action. Le visage des canotiers exprime la détermination.
Deux hommes courent dans la rue, leur canot à l’épaule. Intertitre : Pow-wow, Wendake.
Un homme fait le portage de lourds sacs de jute sur son dos. Une lanière de cuir retient le chargement à son front.
Une image en noir et blanc présente deux rameurs dans leur embarcation sur un plan d’eau. À l’écran, les mots suivants apparaissent :
Les premiers powwow étaient quelque peu différents de ceux d’aujourd’hui. On y voyait surtout des compétitions sportives, mais également des parades et des spectacles de danse.
Dans une autre image en noir et blanc, des coureurs portent leur canot. Des spectateurs observent la scène.
Six femmes portent des charges sur leur dos, retenues par une large bande à leur front. Elles attendent le départ de la course. Derrière elles, plusieurs spectateurs.
Entourée de spectateurs, une compétition de souque à la corde se déroule.
À la nuit tombée, sous un éclairage artificiel, des gens dansent au rythme des chants et des tambours. De nombreux spectateurs regardent, à partir des estrades, la prestation qui a lieu sur le gazon. À l’écran, le commentaire de Derek Barnaby apparaît :
Derek Barnaby
Un rassemblement de gens sains qui s’abstiennent de drogues et d’alcool est un grand événement. D’avoir ramené les powwow, ou maiomis, s’est avéré une puissante médecine. Il semble qu’on y ait pris goût chez nous, à Lestiguj.
Les danseurs sont dans le noir et font tournoyer des tubes phosphorescents de couleurs variées au-dessus de leur tête.
Fondu au noir.
© La Boîte Rouge vif et Musée de la civilisation du Québec, 2013
De pleins paniers de savoir-faire
Sheila Ransom
20 Octobre 2011
Akwesasne
“Ma marraine était une vannière extraordinaire.”
Sheila Ransom, Mohawk
Sheila Ransom est la digne descendante d’une lignée d’artisanes au cœur d’artistes. Sa mère, sa tante et surtout sa marraine lui ont transmis leur passion pour la vannerie. Dans son atelier où s’entassent créations, projets et outils, ses mains expertes tressent des paniers. L’un d’eux a été offert au pape Benoît XVI lors de la canonisation de Kateri Tekakwitha, le « Lys des Mohawks », première sainte autochtone. Ses œuvres font partie des collections de musées prestigieux, mais au-delà de la reconnaissance, le désir le plus grand de Sheila Ransom est de pouvoir léguer à ses petits-enfants son amour pour le frêne noir, le foin d’odeur et la patience.
Transcription
À l’intérieur. Dans la salle à manger, divers objets sont dispersés sur une table. Sur le bord d’une chaise, on voit des rouleaux de frêne. Sheila Ransom montre les lamelles de bois à un jeune homme.
Sheila
Ça vient directement de l’arbre.
Olivier
Hum! hum!
Sheila
Ce qu’il faut faire, c’est le tremper dans l’eau. Je vais le faire tremper pendant quelques heures, puis je vais le prendre et le nettoyer. Et j’enlève tout ça. Et la rugosité aussi. Et c’est ce qui en ressort.
Olivier
OK!
Sheila
Parfois, ça s’enlève comme ça.
[…]
Scène suivante. Sheila Ransom est assise sur une chaise. Devant elle, il y a une table avec du matériel pour la confection de paniers. Derrière elle se trouve la cuisine.
Sheila
OK! Ça vient d’ici. Donc, si je m’apprête à le nettoyer, c’est…
Olivier
OK.
Sheila
Tu vois maintenant?
La caméra se rapproche de Sheila Ransom qui gratte une bande de frêne avec un petit couteau. Elle a mis un chamois sur ses cuisses. Le jeune homme est à genoux, à sa droite.
Olivier
Hum! hum!
Sheila
Tout se fait au couteau. Il faut savoir, apprendre à mettre la bonne pression dessus. Et c’est ce que je fais avec tout ce paquet.
Élisabeth (voix hors champ)
Aïe, aïe, aïe! C’est beaucoup de travail, hein?
Sheila
Ouais… Ça prend environ une heure pour nettoyer un paquet comme ça.
Le jeune homme se lève et sort du cadre de la caméra.
Sheila
Juste pour le nettoyer, puis le diviser et le diviser encore… Il vous faudra, oui, une bonne journée pour préparer tout ça. Parce que vous ne pouvez pas commencer à faire des paniers tant que votre matériel n’est pas prêt. Tout doit être prêt pour cela. Ensuite, vous commencez les paniers. Et si vous devez utiliser de la teinture dans vos paniers, vous devez tout couper à la taille dont vous pensez avoir besoin.
Élisabeth (voix hors champ)
OK, avant.
Sheila
Ensuite, on fait la teinture. Tout doit être prêt. C’est la préparation qui prend le plus de temps.
Élisabeth (voix hors champ)
Et avez-vous de la difficulté à trouver du frêne noir?
Sheila
Hum! Un homme fabrique tous ces outils pour moi. Il récupère le frêne noir. Il va à Maniwaki. La réserve Maniwaki, ouais. Et il en rapporte beaucoup. Et il m’appelle toujours pour me dire : « J’ai des bûches. Je vais en faire des éclisses. Viens les chercher. »
Caméraman (voix hors champ)
Combien de temps faut-il pour fabriquer, par exemple, le panier à linge?
Sheila
Le panier à linge? Euh… Une fois que tu as tout le matériel de prêt, il faut une journée pour tout couper, à peu près. Et une fois que vous avez fait un panier, il faut toujours le laisser sécher pour pouvoir le tirer vers le bas, serrer le tout et recommencer. Euh… Par exemple, si vous travaillez là-dessus et rien d’autre, vous pouvez probablement faire un panier à linge en une semaine, peut-être. Et puis, vous devez avoir… Je dois avoir l’aide d’une autre personne pour faire les poignées. Elles ne sont faites que par les hommes. Seuls les hommes fabriquent les poignées. Les poignées et les jantes. Donc, ça prend environ deux semaines. Hum! hum!
Scène suivante. Sheila Ransom est maintenant debout derrière une chaise. Derrière elle, il y a une armoire contenant plusieurs petits paniers de frêne.
Sheila
C’est ma marraine qui m’a appris. J’ai commencé en 1995-96. Elle était experte de la vannerie. Mais ma grand-mère était aussi une vannière. J’avais une tante qui était aussi vannière. Mais c’est ma marraine qui m’a convaincue, qui m’a appris ça, et… Elle était une grande vannière. Ouais…
Sheila Ransom prend un objet dans l’armoire et retourne à la table, où elle le dépose pour en prendre un autre similaire, plus petit.
Donc, j’ai toutes sortes de moules, mais je voulais te montrer des moules de ce genre. Où est le…? OK! Voici un petit panier. Où est le moule? OK! Ça s’appelle des moules de séparation. Ils viennent du Maine. Les gens s’en servent. Maintenant, je vais te montrer ces paniers. Excusez-moi. Le voilà…
Elle fait le tour de la table, passe devant la caméra et revient avec un tout petit panier. La caméra montre les mains de l’homme qui tient le panier.
Sheila
Voici un petit que j’ai fabriqué. Tu vois comment ça rentre sur le dessus?
Élisabeth (voix hors champ)
Le plus petit doit être, euh…
Sheila
Ils sont plus difficiles à faire.
Olivier
C’est si délicat!
Sheila
Et la seule façon d’y arriver, c’est… Parce qu’il faut en sortir le moule, une fois que c’est fait. Quand il rentre ici, on ne peut pas sortir le moule. Mais avec celui-ci, on peut! Après l’avoir fait, j’ai retiré ça ici.
La caméra revient aux mains de Sheila Ransom. Elle a enlevé la partie centrale du petit moule dont elle parle.
Olivier
Hein! Ben voyons donc!
Sheila
Ça s’est effondré! Ensuite, j’ai eu le moule, puis je l’ai sorti!
Olivier
Hein!
Sheila
Brillant, hein?
Élisabeth (voix hors champ)
Oui!
Olivier
Ingénieux.
Elle montre maintenant un plus grand moule.
Sheila
Et maintenant, j’ai celui-ci. J’ai des amis, euh, des amis qui viennent du Maine qui… Je vais faire des paniers. Je vends les paniers dans le Maine, alors ils m’envoient ces moules. J’en ai des échantillons.
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